• Loc. masc. C'est vingt-cinq ans avant le couronnement de Louis XVI que se font sentir les prémices du style qui portera son nom. Ce style est inauguré en 1771 par Louis XV avec l'ouverture du pavillon de Louveciennes. Le style Louis XVI s'épanouit ensuite entre 1770-1778 où il est "triomphant", puis jusqu'en 1785 où il "fleurit" sous l'influence de Marie-Antoinette. Ce mouvement s'inscrit dans le style néoclassique, et puise ses origines dans l'art antique. Il rejette le style rocailleux de la période précédente, et remet au goût du jour des formes rectilignes et rigoureuses, inspirées notamment des découvertes archéologiques des sites antiques de Pompéi et Herculanum. Durant cette période, les tapisseries très coûteuses passent de mode, et on voit un certain ralentissement des manufactures royales des Gobelins et d'Aubusson. Si les tapisseries sont encore utilisées dans les pièces d'apparat des demeures royales, on les remplace par des matières solides et peu chères dans les pièces secondaires et les antichambres. Les tissus en soie pure, ou soie mélangée pour diminuer les coûts, décorent les appartement de société et pièces principales privées. L'étoffe la plus utilisée est le damas : surtout pour les meubles d'hiver, avec des soies plus lourdes comme le gros de Tours. Pour les meubles d'été, on préfère les tissus plus légers mais plus fragiles comme le taffetas. Les tissus, notamment les soieries, deviennent plus lumineux, plus gais. Le décor s'allège et se miniaturise par rapport à la période précédente. Apparaît également le motif des rayures qui flatte la silhouette féminine. Parmi les étoffes légères les plus appréciées, on retrouve le taffetas, mais aussi le pékin, tissu de soie peinte. Le rouge cramoisi, pour le velours et le damas, envahit les pièces d'apparat. A partir des années 1770, on lui préfère le bleu et le blanc ; à partir de 1785, c'est le vert anglais qui domine. Toutefois, dans toute la deuxième moitié du XVIIIe s., les soies blanches, en taffetas ou en satin, à motifs polychromes, peints, chinés, brochés, surbrodés, sont très appréciées par une clientèle d'exception. Le commerce de la soie atteint son apogée, notamment grâce à la Fabrique lyonnaise. Ces étoffes présentent un décor construit sur des lignes plus rigides que la période précédente. Elles sont destinées à accompagner les meubles qui perdent alors leurs formes bombées et gagnent en sobriété. De nombreuses références à l'Antiquité ornent ces dernières : on les retrouve par exemple sur les compositions des tentures à fond bleu pâle, vert d'eau et rouge-cerise, où se déploient des guirlandes fleuries et des cordons de perles. Les motifs en vogue sont les motifs à treillage, les motifs à médaillons ou les arabesques, et les motifs floraux. La production du XVIIIe s. est dominée par les grands maîtres décorateurs comme Delafosse, Salembier ou Bellanger. C'est aussi durant cette période que l'on invente le tissu "chiné à la branche". La production de la Fabrique Lyonnaise arrive alors à son apogée, notamment avec l'oeuvre de Philippe de Lasalle. Les soieries offrent une grande variété de textures et de décors. La broderie est aussi particulièrement appréciée ; et comme durant le style Louis XV, elle se marrie à la soie, l'or et l'argent, mais aussi aux paillettes et à la chenille, s'inscruste avec de la dentelle.

• http://vocab.getty.edu/aat/300112609 (Silk Heritage Thesaurus)

• Anne Droguet, Les styles. Transition et Louis XVI, Paris : Les Editions de l'Amateur, 2004
• François Boucher, Histoire du costume en Occident, Paris : Flammarion, 1996.
• Henri d'Hennezel, Pour comprendre les tissus d'art, Paris : Librairie Hachette, 1930

• http://vocab.getty.edu/aat/300264088
• depiction > style

http://data.silknow.org/vocabulary/678